À propos du trajet
Maintenant que tout est en route, il est temps de partager notre itinéraire et les réflexions qu’on a eues à ce propos.
Tout d’abord, l’idée était de faire une grande marche à travers l’Europe et au-delà, dans nos rêves les plus fous (et on savait bien que ce ne serait pas possible pour tellement de raisons que je vous les épargne), on voulait aller à Pékin.
Ha ha ha.
Bref, c’est quand même un peu comme ça que l’idée et la motivation sont venues. On a tout de suite su que non ça ne serait pas Pékin. Pour un temps l’idée était d’aller à Istanbul en Turquie. Assez longtemps pour que notre plus proche cercle d’amis ait été mis au courant. Mais avec quelques premières prévisions d’itinéraire, le trajet était trop long. Et les premiers doutes se sont immiscés.
En plus, sur le trajet du Paris - Istanbul, il faut traverser des pays qui n’ont pas forcément la même infrastructure (en termes de densité déjà) que la France. Je ne parle pas que de route ou chemin, mais par exemple des points de réapprovisionnement. Traverser l’Europe de Paris à Istanbul, c’est traverser des forêts géantes, des montagnes sans fin, et des plaines désertiques. On n’est pas prêt, j’y reviendrai.
Voilà pour Paris - Istanbul, simplement trop long et un peu trop aventureux pour nous.
On cherche des chemins et idées vers des capitales européennes, dans le nord de l’Europe ? à la frontière ukrainienne ? puis Athènes ! À cette époque, ce sont les JO de Paris et Athènes ça sonne très bien. Motivation à fond les ballons, let’s go !
Notre idée à la base était de faire tout à pied, comme pour se dire qu’on n’allait pas tricher. Donc le chemin logique pour Paris - Athènes, c’est de passer par les Balkans.
On fait nos premiers itinéraires de tests, et deux choses nous chagrinent. La première, c’est mathématique, ça va être peut-être un poil trop long. Pour des raisons boulo(t)-istique, on est limité en temps : six mois tout pile. Et là, par ce tracé, ça ne rentre pas. La seconde, inclue, mais ne se limite pas, à un ensemble composé : des ours, des frontières, des mines… Il faut dire, ne nous mentons pas, que nous ne sommes pas (encore) des aventuriers. Passer par des pays si dépaysant, en ayant si peu d’expérience, ajouterait trop de difficulté à ce périple qui pour nous, est déjà ambitieux.
Cul-de-sac : retour à la réflexion ; Paris - Athènes, c’est trop loin.
Jusqu’au jour où on a lâché le blocage mental qui consistait à faire 100% à pied. Je ne sais plus comment c’est venu, mais un de nous deux a pensé bateau. Et là, c’est la solution. On fait Paris - Athènes par l’Italie qu’on descend quasi entièrement puis on prend un ferry vers la Grèce ! Boom !
De retour aux cartes, on trace des itinéraires, ça part de Paris, puis la Suisse et l’Italie. Pour l’Italie, on hésite entre la côte et le centre montagneux, ça sera le centre pour éviter un peu les chaleurs de l’été. Et à Bari au sud de l’Italie, on repère un ferry pour la côte grecque “tout” près. De là, il y a deux chemins tracés appelés E6 et E4 qui semblent être parfait pour nous.
Les comptes kilométriques sont ambitieux, mais ça nous parait bon. 3800 Km sur 6 mois, ce qui fait près de 28 km par jour marché (on a compté 20% de jours de pause et divers autres distractions). Pourquoi pas. Ambitieux, mais on aime. Voilà le trajet avec lequel on a commencé à parler du projet. Ici aussi.
Mais ce n’est pas si simple. La suite au prochain épisode.