Mardi 8 avril - mercredi 16 avril
350 km parcourus au total
8 nuits sous tente dont une dans un camping

Le soleil nous a suivi pendant encore quelques temps, avant que la pluie ne s’invite ces derniers jours.

Quelques étapes ont été dignes d’une épreuve de Koh Lanta, dont on pourrait résumer les règles à peu près comme suit (imaginez la voix et l’intonation de Denis Brogniart) :

“Dans cette épreuve, les candidats devront suivre le tracé du GR, mais attention, le marquage n’est pas tout le temps bien indiqué. Ils devront traverser des cours d’eau sans mouiller leurs chaussures et emprunter des chemins labourés par les sangliers qui se transforment en véritables bourbiers. Les randonneurs devront faire preuve d’agilité et d’endurance s’ils veulent venir à bout de cette épreuve et gagner le droit de continuer.”

Jusque là, nous nous en sortons plutôt bien et l’aventure continue.

En Champagne, nous avons traversé des vignes à perte de vue, entrecoupées de forêts de pins et de routes blanches à faire cligner les yeux sous le soleil. On se serait cru dans le Sud. Le nom d’un des sentiers croisés (sentier des maquisards) n’y est sûrement pas pour rien.

Pendant la seconde guerre mondiale, 850 maquisards ont vécu dans ce massif forestier entre la Bourgogne et la Champagne durant l’été 1944.

On approche de la diagonale du vide et il faut parfois prévoir plusieurs jours de ravitaillement à l’avance. Heureusement, on tombe aussi sur de bonnes surprises, comme à Ansey-sur-Seine où l’ancienne gare a été réaménagée en café/restaurant par une association et où l’on s’est sentis très vite comme à la maison.

Nous avons également dû frapper à quelques portes pour demander de l’eau. D’habitude on trouve toujours un cimetière avec un robinet d’eau potable, mais il arrive qu’il soit hors service ou remplacé par une citerne de récupération d’eau de pluie. Et dans ce cas, nous ne nous tournons plus vers les morts mais vers les vivants pour remplir nos gourdes.

Alors pourquoi ce titre “retour aux sources” ?

Entreprendre une si longue marche n’est-il pas en quelque sorte une quête de soi ? Est-ce que vivre 24h sur 24 dehors ce n’est pas renouer avec un mode de vie ancestral ?

Ou est-ce simplement parce que nous nous trouvons aux sources de la Seine pour deux nuits de repos ?

Et c’est peut-être aux sources qu’on se ressource le mieux.